La hausse des prix du carburant en raison de la guerre en Ukraine a des « conséquences catastrophiques » pour la pêche de l’UE, au point de « menacer la viabilité du secteur », a déclaré le commissaire européen à la pêche, Virginius Sinkevičius, lors du récent Conseil des ministres européens de l’agriculture et de la pêche.
La Commission estime que pour chaque augmentation de 0,10 € du pétrole des navires, la rentabilité du secteur de la pêche de l’UE chute d’environ 188 millions d’euros (y compris la moitié des coûts d’exploitation des navires).
Pour les raisons susmentionnées, la Commission européenne prépare un plan pour accélérer la transition verte et la décarbonisation de la pêche de l’UE alors que le secteur est confronté à la crise énergétique actuelle. Selon la Commission, l’innovation technologique rendra le secteur moins dépendant des combustibles fossiles.
Des initiatives de modernisation du secteur ont déjà été lancées dans l’UE. Par exemple, la première barge ostréicole électrique française a été mise à l’eau en Bretagne en juillet. Dans le même temps, le nombre de navires hybrides propulsés par des moteurs diesel-électriques augmente, certains consommant jusqu’à 60 % d’émissions de carbone en moins dans les eaux néerlandaises par rapport aux moteurs diesel.
Outre la promotion de l’innovation technologique, la Commission appelle à un « engagement fort » de toutes les parties prenantes, y compris les entreprises, les ONG, les pêcheurs, les ingénieurs et les constructeurs navals, ainsi qu’à un accès facilité au financement et à une main-d’œuvre qualifiée.
Le 7 novembre, la Commission a ouvert la phase de consultation avec toutes les parties prenantes afin de recueillir des commentaires sur une future action coordonnée au niveau de l’UE pour soutenir et mettre en œuvre une perspective plus verte dans le secteur de la pêche.
La France a salué l’initiative de « décarbonisation », comme l’a déclaré le ministre français des Affaires étrangères chargé des Affaires maritimes, Hervé Berville. La transition énergétique permettra « le développement du tissu économique local et la lutte contre la pêche illégale », a-t-il dit, notant que ces problèmes « sont exacerbés » dans les territoires français d’outre-mer.
En outre, Burville a souligné que la politique commune de la pêche actuelle et le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) ne suffisent pas à lutter contre le vieillissement de la flotte de pêche de l’UE, puisque 65 % des navires ont plus de 25 ans.
Le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, soutient également l’initiative, affirmant que la proposition sera une priorité lorsque son pays prendra la présidence semestrielle de l’UE au second semestre 2023.
« Cela ne se fera pas du jour au lendemain », a averti Sinkevicius, notant que la proposition nous permettrait de « sortir plus forts de la crise » et d’atteindre les objectifs du Green Deal.
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